mardi 21 décembre 2010

Concours d’écriture collégiens « Cœur de polar »

La Villa départementale Marguerite Yourcenar organise, en partenariat avec la Délégation académique Arts et Culture du Rectorat de Lille, un concours d’écriture à destination de tous les collégiens du Nord. Celui-ci met à l’honneur l’enquête policière et la police scientifique. Les textes des collégiens concourant dans chacune des deux catégories (6e/5e et 4e/3e) doivent parvenir à la Villa départementale Marguerite Yourcenar avant le 18 février 2011. La remise des prix (plusieurs centaines d’euros en chèques multimédia) aura lieu à la Villa départementale Marguerite Yourcenar samedi 7 mai 2011 en présence des lauréats et de leur famille.

>> En savoir plus…
Mots clefs : #Villa Marguerite Yourcenar, #Marguerite Yourcenar, #concours d'écriture, #concours de nouvelles, #coeur de polar, #polar

jeudi 2 décembre 2010

5e fête du livre de Lille « Escales hivernales »

La Maison Folie Wazemmes, site culturel lillois d’exception, accueille, les 11 et 12 décembre 2010, la Fête du Livre de Lille Escales hivernales, qui a su s’imposer en quelques années comme un événement littéraire attendu et incontournable de la région : rencontres et échanges entre les acteurs du monde du livre, le public et une cinquantaine d’auteurs.

jeudi 18 novembre 2010

Perdez-vous dans le grenier à livres

Faites un tour dans le grenier à livres : un blog foisonnant sur la littérature, la BD, le monde littéraire, les librairies d’ici et d’ailleurs… N’hésitez pas à vous y perdre mais vous risquez d’y passer plusieurs heures. >> Visiter le grenier



Mots clefs : #grenier à livres, #littérature, #BD, #librairie

lundi 18 octobre 2010

Dire les éblouissements

Dire les éblouissements, les frôlements d’âme et de peau… Chercheur de mots, je traque inlassablement, pour le décrire, l’essentiel. Cet essentiel invisible qui fait que nous existons autrement que comme des numéros, cet essentiel qui nous rend reconnaissables et émouvants : nos dérives, nos aspérités, nos espoirs, nos doutes, nos tristesses, nos colères et nos faiblesses. Je n’ai que cette ambition, et elle est démesurée : saisir l’insaisissable, collecter les traces infimes que nous laissons de nos passages ici ou là, les indices ténus de nos rêves esquintés, de nos émois enfuis, de nos amours envolées. En faire des romans. Il y a des murs, autour de chacun de nous, qui nous enferment et nous isolent. Je ne cherche pas à les détruire, comment ferais-je ? Je ne fais qu’observer, à travers les interstices entre les briques, nos vains efforts pour les fracasser. Je contemple nos combats perdus pour les écrire. Pour dire toute cette fatigue, tout ce courage qu’il nous faut pour traverser nos vies. J’essaie. Et parfois, je n’en ai plus, de ce courage, plus une once, plus un atome. Parce que je me dis que cette quête est peut-être illusoire, que le monde est plus fort que nos pauvres mots. Ce monde où seuls comptent les chiffres de l’économie et de la finance, qui nous réduisent à de tristes statistiques.

mercredi 15 septembre 2010

Leçon d'obscurité

Certains édifient leur existence sur la malveillance, la manipulation et la haine. Fermés à toute émotion positive, ils rendent impossible l’entrée en eux de la compassion. Froids, calculateurs, ils sécrètent leur rancœur reptilienne comme un venin, font des procès à leurs voisins, procèdent au harcèlement moral et sexuel, démolissent leurs subordonnés, battent leur femme, dénoncent les juifs sous l’occupation nazie… Leur objectif semble être de faire de la vie des autres un enfer. Tous les moyens leur sont bons pourvu que la souffrance qu’ils induisent soit au rendez-vous. Par leur comportement, ils cherchent à fuir le vide en eux. Car il n’y a rien en eux : pas d’âme, pas de jouissance, pas de joie. On n’y trouve que l’organe comptable de leurs turpitudes, leur cerveau sec. Tout manque à leur existence, la vie elle-même. Ils abritent quelque chose en eux, cependant. Un désert. Celui où grésille l’exact envers de l’intelligence. Car l’intelligence ne va qu’avec le cœur. On peut apprendre une chose d’eux, une seule, qu’il faut retenir pour ne pas la reproduire, jamais : c’est la leçon d’obscurité qu’ils distillent. Capables de détruire des espoirs et de ruiner des vies, de mener leurs victimes au suicide, ils furent, dans d’autres temps, d’autres lieux, bâtisseurs de camps de concentration, de goulags et de salles de torture. Mais souvent, ils se contentent de quelques proies isolées, pour mieux s’en repaître. Ils sont partout, dans les familles, dans les entreprises et les administrations, ils s’insinuent et construisent sournoisement leurs toiles. Lentement, ils fabriquent leurs pièges psychologiques tout en observant leurs victimes. Les reconnaître, les voir venir de loin, c’est ce qui permet de les fuir avant qu’ils n’attaquent.

lundi 13 septembre 2010

A découvrir : le blog de Jean-Marc Bellot

Un blog à découvrir, celui de Jean-Marc Bellot, dont voici les termes de l'entête :

"Pluri-disciplinaire par nature, ce blog verra abordés des sujets aussi variés que le baroque, les processus de vente, les mangroves de Floride, le débit des grands fleuves et tout autre thème qui enflammera ma curiosité ou mon désir l'espace d'un instant !"

Son dernier message, "travailler dans le plaisir", nous montre qu'il est possible d'envisager autrement l'organisation du travail...

>>voir le site
Mots clefs : #Jean-Marc Bellot, #blog

vendredi 27 août 2010

La moindre des choses

D’après un sondage CSA, 53% des français estiment que l’Église n’est pas dans son rôle en critiquant la politique de harcèlement et d’expulsion des Roms menée par le gouvernement français. On se souvient en effet des récents propos du Pape à ce sujet : «Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C'est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue».

Mgr Christophe Dufour, archevêque d'Aix-en-Provence et d'Arles, a également déclaré, dans un communiqué, en réaction au démantèlement de camps illégaux de Roms et au rapatriement de plusieurs centaines d'entre eux vers la Roumanie et la Bulgarie : «Les discours sécuritaires qui peuvent laisser entendre qu'il y a des populations inférieures sont inacceptables».
Je ne suis pas catholique, et l’on ne peut donc m’accuser de prendre la défense de l’Église, mais j’estime qu’on ne peut pas à la fois la critiquer sur ses prises de position sur la politique sécuritaire du gouvernement et en même temps déplorer son insoutenable silence à l’époque pas si ancienne où l’état nazi éradiquait les juifs. Le Pape et les prêtres sont donc à mon sens tout à fait dans leur rôle quand ils prennent la défense des Roms en appelant au respect de la personne humaine.
C’est bien la moindre des choses qu’ils puissent faire.


La photo est empruntée à Éric Roset 

jeudi 26 août 2010

Mort d’un auteur populaire (Patrick Cauvin)

Patrick Cauvin est mort. C’est tombé il y a quelques jours et cette information m’a rempli de tristesse. L’auteur de « Nous allions vers les beaux jours » n’écrira plus et cela me peine vraiment.

Patrick Cauvin était un auteur populaire. Je veux dire un auteur qui écrivait de vraies histoires. Des histoires dans lesquelles déambulent de vraies personnes, qui nous ressemblent. Ces hommes et ces femmes dans ses romans sont ordinaires, ils perdent leur cheveux, leurs lunettes s’embuent parfois, ils se démènent avec leur quotidien… Ils vivent des vies ordinaires, jusqu’au moment où quelque chose survient, qui les catapulte dans l’inordinaire, là où sourdent des amours folles et inespérées. Je ne connaissais pas l’homme, seulement l’auteur, mais il me semble que les personnages, dans ses romans, lui ressemblent aussi. Ils sont en réalité toujours le même homme, un homme qui s’appelait Patrick Cauvin. Un homme qui s’observe dans un miroir après avoir endossé des vêtements qui, superbes et élégants sur le mannequin dans le magasin, se métamorphosent en fripes difformes dès qu’il les enfile.

Patrick Cauvin était un auteur populaire, en ce sens qu’il apportait du bonheur aux gens fatigués qui le lisaient le soir, après leur travail, dans l’inconfort d’une rame de métro ou à l’abri de leur chambre. Simplement du bonheur. Par ces histoires, il apportait de la joie dans l’ombre des jours. Et c’est infiniment plus important que tout autre chose. Les artistes devraient toujours être capables de faire cela, d’ouvrir leur regard sur les toutes petites choses, sur les gens d’ici, pour dire toute la noblesse qui apparaît dans leur apparente insignifiance, dans leurs heures précipitées et vides de sens.
Patrick Cauvin était un auteur populaire. Il aura passé des années à dire nos petites faiblesses, nos addictions, nos culpabilités, nos envies subites de nous saisir d’un flingue ou de nous enfuir ailleurs, loin, sur les traces de ses héros ordinaires et éreintés, de l’autre côté du monde ou du temps. Et toujours sur le ton léger d’un conteur d’histoires. De bonnes histoires.
Mots clefs : #Patrick Cauvin, #auteur, #mort

lundi 23 août 2010

De lumière et d’ombre

L’artiste est celui qui porte un regard décalé sur les choses et les êtres pour leur donner la vie et l’éclat qui leur font défaut dans la réalité souvent terne des jours. Les musiciens composent avec le souffle de l’air, la vibration des matières. Les écrivains composent avec de l’encre. De l’encre sombre. Les photographes écrivent quant à eux avec la lumière. Des éclats de lumière mêlés à l’ombre. Nicolas Robiquet est l’un de ces artistes qui savent extraire de l’émotion là où d’autres ne verraient que de la banalité.
>> Voir la galerie de photos
Mots clefs : #Nicolas Robiquet, #photographe, #photographie, #artiste

mercredi 30 juin 2010

Tu m'as manqué

Trente minutes de retard ! Le froid était terrible. Il releva son col… Matthias avait l’habitude d’attendre. Toute sa vie n’avait été que l’école de la patience et de l’oubli de soi. Il s’était égaré dans son existence comme on se perd dans une gare, à la recherche de trains qui n’arriveront jamais. Il n’était sur aucun rail, aucun planning ne programmait sa destination. Trente minutes, c’était bien peu de choses au regard de ces quarante dernières années envolées. Souvent, il se demandait ce qu’il avait bien pu faire de tout ce temps empilé dans sa chair. Il ne connaissait rien de sa propre vie tant ses souvenirs étaient flous. Il en savait plus sur les protagonistes des romans qu’il avait lus que sur sa propre personne. Mais il est vrai que, hormis sa rencontre avec Estelle, aucun événement marquant n’avait laissé de traces dans sa trajectoire banale. Un parcours cependant teinté de mélancolie, celle de s’être progressivement éloigné de l’homme qu’adolescent il aurait voulu devenir.

Estelle était souvent peu ponctuelle mais il ne lui en voulait pas. Il l’aimait trop pour cela. Il l’avait tant espérée, cette fille, qu’il n’était plus à quelques minutes près. L’amour se mesure par l’intensité du manque, par ce que ce manque peut signifier d’errances et de solitude. Estelle lui manquait terriblement, toujours, dès qu’elle s’absentait de leur histoire. Vivre dans des villes différentes, éloignées, lui à Paris, elle à Lille… C’était, pour Matthias, un déchirement à chaque départ. Les mains qui tremblent et la boule à la gorge, bien serrée, dès qu’il fallait se quitter. « Je penserai à toi, prends soin de toi », disait-elle sur le quai de cette gare du Nord où ils se séparaient lorsqu’elle prenait son train. Il regardait le TGV s’éloigner en se disant qu’il ne la reverrait peut-être jamais et cette éventualité l’enfermait pendant de longues semaines dans une morosité remplie d’incertitude. Un jour, elle lui avait dit cette phrase Kafkaïenne, étrange et paradoxale : «notre amour est éternel. Provisoirement éternel… ».

C’était toujours un vendredi qu’ils se retrouvaient, une fois par mois, parfois moins, pour quelques pauvres quarante-huit heures. Cette fois, ils avaient rendez-vous sur la place Dauphine, sur le banc situé face à l’atelier du relieur. Il n’aimait pas venir la chercher à la gare. Il préférait la voir surgir au coin d’une rue, comme une apparition. Estelle était un ange, se plaisait-il à imaginer. Son ange. Un messager d’espoir, un intercesseur entre cette vie et des jours meilleurs. La neige commençait à s’amonceler sur la place, sur les bancs et sur Matthias. « Je deviens minéral », songea-t-il, « inorganique et froid comme une statue ». Le monde était figé dans un brouillard blanc, silencieux. On ne devinait plus que l’ombre fantomatique des marronniers prostrés sur la place. Matthias prit son carnet et commença à écrire.

« Avec le temps se dévide inexorablement le creux de ma mémoire et quelques visages, le tien en particulier, surnagent à mon insu à la surface de mes hésitations. Au seuil de l'inconscient, sourdent mes incertitudes. Je patauge dans ma vie, je ne connais pas d'antidote à mes malaises. Je suis un équilibriste du quotidien, parfois orgueilleux, plus souvent désenchanté et épuisé. Je bricole ma trajectoire, comme je le peux, avec l'espoir secret mais vain que le destin se chargera d'y donner un sens. Et j’ai oublié les mots simples à prononcer, les mots ordinaires mais audacieux. Ils sont là, dans mon cerveau, pleins d'inconnu et d'extravagance, mais ils se refusent à passer l'obstacle de ma bouche. Il suffirait pourtant de dire simplement mes émotions désordonnées, de dire "tu me manques. Et bien que je ne veuille pas prendre ta vie, j’aimerais que tu me parles de toi, que tu te racontes et que tu sois plus souvent à mes côtés". Je me veux nomade de mon existence, confiant dans mon libre arbitre, mais je ne suis qu’un sédentaire de mes émois. Mes errances sont figées dans la déshérence programmée de mon avenir. Toute à l’heure, tu vas arriver et peut-être que je te dirai cela : tu m’as manqué ».

Estelle avait raté son train, à Lille, et pris le suivant. Paris était immobile dans son manteau de poudreuse et de gel, seuls quelques rares véhicules circulaient dans le silence blafard. Les rares piétons qu’elle croisa à la sortie du métro marchaient tête basse, engoncés dans leurs vêtements d’hiver. Elle avançait avec précaution, pour ne pas tomber, dans les rues blanchies. Matthias devait l’attendre maintenant depuis plus de deux heures. Avait-il eu le courage de rester ainsi dans le froid, à patienter sur le banc de leur rendez-vous ?

La place Dauphine n’était plus très loin, maintenant. Elle allait retrouver Matthias, son amour étrange. Chaque jour, elle pensait à lui, elle l’imaginait perdu dans cette grande ville qui lui ressemblait : un musée peuplé de fantômes de poètes oubliés dont les mots résonnaient encore, vaguement, assourdis par la rumeur de la cité. Matthias avait vingt ans de plus qu’elle et elle savait qu’il souffrait de cette différence d’âge. Pour elle, cela n’était pas important. Au contraire, elle l’aimait aussi pour cette richesse d’âme façonnée par ces quelques années de plus.

« Attends moi, Matthias, j’arrive » murmura-t-elle pour elle seule. Et ces quelques mots chuchotés, givrés par l’hiver, vibrèrent étrangement au seuil de ses lèvres. Tout en elle, maintenant, lui intimait de se presser. Une mauvaise intuition, comme seule les mères ou les femmes amoureuses peuvent en engendrer, serinait dans son cerveau « dépêche-toi, Estelle, dépêche-toi ».

Estelle luttait contre les bourrasques. Elle marchait maintenant sur le sol de cette place triangulaire, elle était arrivée. Matthias était là, sur le banc, elle devinait sa silhouette battue par la tempête.

Immobile, il fixait dans le vague un point que lui seul pouvait voir, désormais, un morceau d’univers très éloigné du regard des vivants.

Estelle hurla et son cri fut effacé par la neige. Aux pieds de Matthias, elle ramassa le carnet détrempé.

On ne pouvait plus y lire que la dernière phrase, « tu m’as manqué ».

Le regard des femmes

Le regard des femmes ressemble à certains engrenages tranquilles. On passe à côté tous les jours paisiblement et impunément. On va, on vient, on rêve, on parle, on rit. Tout à coup on se sent happé. L'engrenage vous tient, le regard vous a pris. Vous êtes perdu. Vous y passerez tout entier. Un enchaînement de forces mystérieuses s'empare de vous. Vous aller tomber d'engrenage en engrenage, d'angoisse en angoisse, de torture en torture, votre esprit, votre fortune, votre avenir, votre âme.

(Victor Hugo)
Mots clefs : #Victor Hugo, #regard des femmes, #engrenage

jeudi 24 juin 2010

Syngué Sabour (Pierre de patience), d'Atiq Rahimi

Prix Goncourt 2008, Syngué Sabour (qui est paru en format de poche chez Folio), d’Atiq Rahimi, est un roman bouleversant et tragique sur la souffrance de femmes rendues muettes par la peur des hommes et le poids séculaire de la tradition et de la religion. « Syngué sabour » signifie « pierre de patience ». Dans la mythologie perse, la pierre de patience est un objet magique auquel on révèle ses souffrances et ses peines, auquel on livre tout ce qui est impossible de dire aux gens. La pierre, silencieuse et patiente dans son immobilité minérale, écoute, ingère tous les mots, toutes les confidences. Le jour où, saturée de secrets, elle éclate, ce jour-là on est délivré. Syngué Sabour est un roman sur les mots jamais prononcés, les mots trop longtemps enfouis en soi. Une femme afghane veille son mari mourant et inconscient, égrène un chapelet tout en psalmodiant les noms de Dieu, un Coran à proximité. « Al-Qahhâr, Al-Wahhâb… » En fond sonore, l’enfer quotidien de la guerre, le tonnerre de bombardements, de balles, d’hommes qui se battent. Son mari agonisant devient progressivement sa « pierre de patience » : elle lui avoue peu à peu regrets et rancœurs, lui reproche son enfermement et la violence qu'il a parfois eue à son égard… Elle lui parle d’amour, aussi. A lire absolument si on aime les femmes et l’espoir de liberté qu’elles peuvent incarner.
Mots clefs : #Syngué Sabour, #pierre de patience, #Atiq Rahimi, #Goncourt 2008, #mythologie perse, #roman

lundi 14 juin 2010

Angela Küber sur PolarMania

A lire, sur le site PolarMania, un article sur mon roman "D'où vient Angela Küber ?". Merci à son auteur...
Mots clefs : #Angela Küber, #D'où vient Angela Küber ?, #PolarMania, #Hervé Sard, #roman, #Ravet Anceau

vendredi 28 mai 2010

L’Horizon, de Patrick Modiano

A la recherche de tout ce que l’on a perdu.

Dans son très beau nouveau roman, « L’Horizon », Patrick Modiano fait marcher son personnage dans ses souvenirs, dans le Paris des années 60, à la recherche d’une femme aimée et disparue. «Depuis quelque temps, Bosmans pensait à certains épisodes de sa jeunesse, des épisodes sans suite, coupés net, des visages sans noms, des rencontres fugitives. Tout cela appartenait à un passé lointain, mais comme ces courtes séquences n’étaient pas liées au reste de sa vie, elles demeuraient en suspens, dans un présent éternel.»
Tout est dit, dans ces premières lignes. Si le présent est éternel, si les souvenirs du passé y restent suspendus, on peut les décrocher un par un pour les compiler dans un carnet de moleskine noire, témoin unique d’une enquête intériorisée et solitaire. Une quête, plutôt qu’une enquête. Bosmans cherche, au fond de sa mémoire, des lieux, des noms, des épisodes, recherche tout ce qu’il a perdu, pour reconstruire par petites touches une histoire d’amour évanouie. C’est une femme, Margaret le Coz, qu’il reconstitue ainsi, pour lui redonner forme et, qui sait, pour la retrouver dans ce présent d’aujourd’hui, ailleurs, de l’autre côté d’une frontière.
Comme dans tous les romans de Modiano, la fin reste en suspens, prête à être imaginée. Ici, on est pourtant très près de la vivre, enfin.
Ici, on est peut-être très près de trouver une esquisse de solution aux obsessions de Modiano, récurrentes dans toute son œuvre.
Mots clefs : #Patrick Modiano, #Horizon, #Gallimard

lundi 17 mai 2010

Féminin singulier

À l'occasion du 30e anniversaire de l'élection de Marguerite Yourcenar à l'Académie française, le 12e Festival littéraire Par Monts et Par Mots célébrera en juin prochain « l'écriture au féminin » sous le titre Féminin singulier. Cet événement propose des spectacles, des lectures, des débats, des rencontres, des ateliers, ou encore des promenades littéraires. C'est également l'occasion de rencontrer les écrivains en résidence, mais aussi des acteurs, des photographes. Cette année, les femmes seront mises à l'honneur et de nombreuses écrivaines participeront au Festival : Annie Ernaux, Régine Desforges, Susie Morgenstern, Michèle Lesbre, Florence Noiville, Silvia Baron Supervielle, Pascale Fonteneau, Eugénia Almeida, Minna Sif, Annie Degroote… Amélie Nothomb est la marraine officielle de cette douzième édition.


L’aspect sacré du visage

Ci-après un article d’Yves Simon, paru dans le Monde du 12 mai. Voilà ce qu’on aimerait entendre de nos politiciens au sujet du port de la Burqa : qu’ils valorisent l’aspect sacré du visage plutôt que de néantiser la personne humaine qui le cache.

Visage, mappemonde de l'au-delà
Dissimulée derrière un voile noir d'où n'apparaît que le brillant de ses yeux, une Française convertie de 36 ans, Nadia Bouazza, vient de déclarer à la presse : "Si on devait interdire le port de la burqa, ce serait une intolérable atteinte à la vie des gens." Elle a tort.

Si les visages sont notre bien propre, chacun d'eux fait partie du patrimoine mondial, il est le représentant de l'humanité tout entière et, en cela, ne peut se soustraire à la chaîne des six milliards d'individus à laquelle il appartient. Le masquer est "une intolérable atteinte" à l'histoire des femmes et des hommes.
Les visages parlent sans avoir à bouger les lèvres, sans voix ils racontent une histoire qui vient de loin, l'histoire de la beauté et de la laideur, celle de la jeunesse et des rides, ils disent l'enthousiasme et l'émotion, le souci et la joie, l'embarras, la peur aussi. C'est l'offrande de soi faite au premier venu, à l'inconnu, qu'il soit puissant ou miséreux : je t'offre mon visage pour que tu saches un peu de moi, d'où je viens, si ma peau burinée raconte d'anciens soleils, si ma peau trop transparente indique des globules rouges déficients ou que je viens d'Irlande. Mon nez te parle, mes joues te parlent, comme mon front et mon menton, eux aussi, racontent la témérité, la volonté, les soucis ou l'amour des sucreries...
Ton visage me parle tout autant. Nos deux ovales de peau émettent pour chaque autre un avis sur soi. Je suis mon visage et tu es ton visage. Lorsque le hasard nous fait nous rencontrer, je t'offre et tu m'offres, dans le même temps, ton image car cette partie de nous se partage à égalité, en fraternel étonnement.
Ce sont eux, les visages, qui restent enfouis dans nos mémoires pour restituer la personnalité de nos morts. Alors on les enchâsse, on encadre leurs portraits, on leur parle et on les embrasse, on les étreint comme des personnes et on verse des larmes rien qu'à les retrouver le soir, de retour chez soi : on chérit ces icônes de nos vies qui nous restituent l'homme, la femme, l'enfant que nous aimions. Comme dans un hologramme où un seul des points de l'ensemble représente l'image dans son entièreté, chaque visage est l'émissaire d'une personnalité, d'un corps tout entier, il est l'ange messager qui annonce, sans un mot, les bonnes et mauvaises nouvelles, l'ambassadeur de nos troubles et de nos humeurs : le visage est la personne, et il étonne.
Les visages sont des aimants, comment ne pas être tout simplement heureux de se délecter à une terrasse de café de les voir défiler comme au théâtre, sous nos yeux, deviner les gammes de sentiments et de tourments qui les envahissent, une naissance, une souciance, une jalousie, s'en repaître et se sentir en concordance avec eux - reliés -, en choisir un pour aussitôt l'oublier, ou alors y repenser, cette planète nous a touchés, on aurait pu, on aurait dû, appeler, courir, les choses vont si vite, et Proust qui s'émeut : "Ce regard avec lequel un jour de départ on voudrait emporter le paysage qu'on va quitter pour toujours."
Figures de l'au-delà, sacrés sont les visages, ce sont eux qui nous relient à l'infini de nos pensées, de nos rêves éveillés, qui ouvrent nos regards vers l'ailleurs, ce lieu indéfini qui nous conduit au plus profond de nous et au plus secret de l'autre. Les visages se rident, ils sourient, ils ravissent ou effraient, ils racontent au monde leur monde, ils sont Hermès sculpté par Praxitèle, Périclès par Crésilas, la Mélancolie, de Dürer, et la Séphora, de Botticelli, les effarés du
Tres de Mayo, de Goya, et l'adolescent Rimbaud photographié par Carjat, ils nous percutent, ils nous hantent, ils nous émeuvent. Par-delà l'espace, par-delà le temps.
Depuis la Grèce antique, en passant par la Renaissance, jusqu'à aujourd'hui, l'Occident a sculpté, peint, photographié des millions de visages, il les a tous sacralisés et bénis, notre culture du portrait nous a portés à ne jamais en banaliser un seul, à ne surtout pas les dissimuler : ils sont nos références esthétiques, nos éblouissements comme les nœuds vivants de nos empathies.
Chaque visage est un morceau d'univers, un zeste de divinité, une parcelle de Dieu qui à Lui seul serait tous les visages. "Le visage est le lieu du sacré par excellence", dit l'anthropologue David Le Breton. Regarder un seul visage, c'est voir l'humanité tout entière, c'est entrevoir le ciel et les étoiles, se laisser happer par l'infini cosmos "dans un pur arrachement au quotidien, sans plus de référence au religieux".
Un visage, une mappemonde de l'au-delà.
Yves Simon


mardi 27 avril 2010

Les mots du néant

Fadela Amara, secrétaire d’état à la politique de la ville, a tenu, le 23 avril dernier sur France Inter, des propos très durs envers les femmes qui portent la burqa : « Vous ne verrez jamais ces femmes devenir pilote d’avion, ni institutrice, ni médecin, ni rien… ».

Peut-être, effectivement, est-il difficile d’envisager d’embrasser ce genre de profession lorsqu’on porte une burqa. Soit. Mais il s’agit quand même d’un raccourci intellectuel facile. Ainsi je ne vois pas en quoi le fait de porter une burqa serait un obstacle aux métiers (pour rester dans les professions un peu chics…) d’écrivain, de peintre, de compositeur, d’auteur dramatique, etc.

En réalité, ce qui me gène le plus dans cette phrase de Fadela Amara, et qui m’horrifie, c’est la fin : «… ni rien… ». A l’heure où les éléments de langage ont une importance croissante et où les mots prononcés par les politiques sont donc très choisis, j’estime que cette phrase est réellement effrayante. Elle signifie que le fait de porter une burqa anéantit la personne humaine (puisqu’elle ne peut être autre chose que « rien »), enlève à la femme son humanité et annihile l’univers qu’elle porte en elle, ses sentiments, ses rêves…

Elle signifie également qu’on ne peut définir un individu que par son métier. « Tu n’as pas de métier, donc tu n’es rien ! » Merci madame le ministre d’avoir été aussi claire. Les sans-travail savent désormais à quoi s’en tenir : à vos yeux, ils ne sont rien.

vendredi 23 avril 2010

Lucidité

Englués dans nos conventions, moulés dans nos étroitesses d’esprit, modelés par nos réflexes conditionnés, nous peinons à comprendre que l’essentiel de la vie réside dans des choses aussi simples et vivifiantes que l’amour, la musique, la littérature, la poésie, les sourires prodigués, les échanges d’émotions, la liberté… La primordialité du travail et de l’argent, imposés comme socle social, avec leur cortège de règles non consenties, de morale débilitante forgée sur la foi non moins déprimante en la loi du marché, tout cela ne fait que nous dévier de ce qui pourrait prédominer dans nos vies pour les rendre exaltantes. La majeure partie de nos activités n’est en réalité qu’une désolante perte de temps qui nous ravit notre droit à vivre, à aimer, à réfléchir, à nous extasier et à jouir des heures qui nous sont inexorablement comptées. Certains sont nés avec suffisamment de vent dans la tête pour être en mesure d’inventer leur vie conformément à leurs rêves. D’autres mettent des années pour parvenir à la lucidité. Mais nombreux sont ceux qui ne l’entreverront même jamais. Ceux-là, dont les pâles désirs sont déjà, dès leur jeunesse, ceux qu’ils nourriront vieillards, ressemblent au désastre de leur existence.

lundi 19 avril 2010

Arthur Rimbaud : la photo retrouvée

Est-ce vraiment lui ? Est-ce un faux ? L’apparition récente de cette photographie inédite d’Arthur Rimbaud m’a tout naturellement amené à me souvenir d’un de mes romans non publiés, « Lignes de fuite », dans lequel je fais survivre le poète. En voici quelques lignes :

« Les paradoxes, dans nos existences, sont omniprésents. Nous cherchons sans trêve l’équilibre et, pour cela, nous tentons l’éternelle fusion avec d’autres âmes. Nous nous obstinons à faire cela, des vies entières.

Pourtant, de frôlements de peau en hasardeuses connexions de sentiments, nous dérivons vers d’étranges nébuleuses, d’improbables constellations où nous nous vaporisons. Nous nous parcellisons, nous nous pixélisons, alors que nous voudrions que soit tangible ce qui ne peut être qu’immatériel.

Nous nous croisons, nous nous enlaçons, nous nous esquivons, nous nous ignorons, nous nous oublions. Parfois, dévoilant nos cicatrices intimes, nous confessons de furtives passions. Etreindre un corps, l’enchaîner à nos désirs, vouloir d’un amour qu’il soit inusable, toujours en éruption, faire des apparences une vérité où se tisseraient à jamais les lettres du mot « ensemble » : nous faisons cela pour échapper à la profondeur obsédante de nos solitudes. Pour échapper à la béance de notre futur.

Nous sommes tragiques, pitoyables, fragiles, nos caresses font jaillir des fluides de nos sexes et des halètements de nos bouches. Nous nous imaginons modernes, tout en chromes et cuirs rutilants, mais nos rencontres successives ne sont que la variation inconsciente de ce qui nous naufrage tout entier : la peur de disparaître, un jour, en feignant de croire à l’inexorabilité de ce point final qui nous attend et hante chacun de nos gestes, chacune de nos pensées. Chacun de nos mots d’amour. »
Extrait de "Lignes de fuite", un de mes romans non publiés.

jeudi 1 avril 2010

Jack London, le Vagabond magnifique (Yves Simon)

Jack London meurt à quarante ans, en 1916, d'une overdose de morphine, après une existence débordante d'action. De passion, aussi. Suicide ? Accident ? Yves Simon, qui a publié chez Mengès, en octobre dernier, une biographie de l’écrivain américain, « Jack London, le vagabond magnifique », semble opter pour la première assertion. « L’âge n’y est pour rien, la maladie n’y est pour rien. Il y a une fatigue de soi et c’est tout. Une fatigue de tout, de la gloire, des hommes, des femmes…. »

De treize à vingt-deux ans, Jack London, grand dévoreur de livres et gros buveur, se plongera, corps et âme, dans une période qu’Yves Simon décrit comme initiatique. Dix années de galères lors desquelles il vivra les expériences qui composeront le terreau de son œuvre future : alcoolique, voyou, pirate, voleur d’huitres, marin, ouvrier, clochard, étudiant, chercheur d'or en Alaska… Yves Simon s’attache à montrer que toutes ces aventures, parfois extrêmes, vont forger l'écrivain et le militant socialiste que l’on connait, qui a vécu au plus profond de ses tripes la genèse d'un ultralibéralisme sans humanité, aux antipodes de l’image du rêve américain. Car l’auteur de « L'Appel de la forêt » et de « Croc-Blanc » a également écrit des romans marxistes comme « Le Talon d'acier » et « Martin Eden ». Jack London est un personnage complexe, plein d’emportements et de tendresse, qui a écrit une œuvre considérable et foisonnante, et qui a voulu vivre intensément, au-delà de ses forces.

Le Vagabond magnifique est un très beau livre, bien documenté, joliment illustré, avec de superbes photographies. Un ouvrage indispensable pour ceux qui aiment Jack London.

« Jack London, le Vagabond magnifique », d’Yves Simon (Editions Mengés)

mardi 16 mars 2010

Fatigue

« Tristesse : la fatigue qui entre dans l’âme – Fatigue : la tristesse qui entre dans la chair. » (Christian Bobin)

Je suis fatigué, de cette fatigue douloureuse qui plie le dos, qui s’infiltre dans les os et les muscles, qui voûte le corps entier. Je suis fatigué, de cette fatigue qui ralentit les gestes, qui obstrue la vue. Je suis fatigué, de cette fatigue faite de renoncement, qui vient s’insinuer dans chaque parcelle de cerveau, qui vient obscurcir les rêves, qui vient entourer les désirs d’un voile de crasse.

Et cette fatigue s’appelle découragement.

lundi 15 mars 2010

Urgence

Je suis sidéré par cette croyance, exacerbée par les politiques, par notre système éducatif, que nous sommes sur cette Terre pour travailler, pour consommer et au final rendre des comptes sur nos comportements, fussent-ils les plus intimes. Je ne sais pas si les gens comprendront un jour à quel point ils sont leurrés, à quel point on les bombarde quotidiennement de messages et d’images propres à les rendre tout lisses, tout obéissants, privés de leurs fantaisies et de leurs singularités, des messages et des images d’où s’absentent toute poésie, toute douceur de vivre, toute beauté. Je ne sais pas si les gens comprendront un jour à quel point il est urgent d’entrer en résistance, pour vivre autrement que comme des fantômes dont on n’attend que la capacité productive, que la capacité consommatrice, tant qu’elles sont là. Qu’il est urgent d’inverser le mouvement, pour ne plus se lever chaque matin avec l’angoisse au ventre, mêlée à toutes les fatigues accumulées. Qu’il est urgent de proclamer : « je ne suis plus heureux, je meurs jour après jour de trop d’exigences, de tous vos caprices, je refuse désormais de vous accompagner dans votre folie. Je veux vivre, vivre vraiment, avant de n’être plus qu’une ombre dans le paysage en ruines de mes rêves piétinés».

jeudi 11 mars 2010

Salon du livre de Bondues - Lille Métropole

Je participe, samedi 13 mars, de 14 h 30 à 18 h 30, au 12e salon du livre de Bondues - Lille Métropole, pour y dédicacer mon roman "D'où vient Angela Küber ?".

Centre Alain Poher, Chemin Saint Georges à Bondues.

lundi 8 mars 2010

Yourcenar and c°



J’ai eu la chance, vendredi 5 mars, d’être invité, avec Sabine, à la soirée inaugurale de l’année Yourcenar, organisée à l’auditorium du Palais des Beaux-arts de Lille, par la Villa Marguerite Yourcenar, à l’occasion du 30e anniversaire de l’élection de la romancière à l’Académie française. Des gens, un politicien et quelques écrivains, ont parlé d’elle et de son œuvre, dans des micros, autour d’une table ronde. Yves Simon a interprété en direct et seul avec sa guitare, « Marguerite », une chanson qu’il a écrite en mémoire de l’Académicienne et qui figure dans son dernier album, Rumeurs. Jean d’Ormesson n’était pas présent, dommage, j’aurais aimé lui serrer la main. J’ai échangé quelques mots sur Maxence Van der Meersch avec l’auteur de Maria Vandamme, Jacques Duquesne. J’ai vaguement croisé Michel Quint, de loin. Mais nous avons surtout eu l’indicible plaisir de discuter pendant toute la soirée avec Yves, en buvant du champagne et en évoquant nos projets d’écriture, en cours ou à venir. Musique, bulles, sourires et émotions partagées, nous nous souviendrons longtemps de ces quelques heures singulières et belles.
Vous pouvez consulter un bref article que j'ai écrit au sujet de cette soirée, publié sur le site lillemetropole.fr

dimanche 21 février 2010

Yves Simon à la Rhumerie, un après-midi en hiver

Yves m’a appelé ce dimanche 7 février, alors que nous marchions, Sabine et moi, sur les quais, au niveau du musée du Louvre. Il nous a donné rendez-vous à 15 h 45, à la Rhumerie, boulevard Saint-Germain. Il nous a conseillé de prendre du punch-coco, boisson selon lui la plus adaptée à cette heure de la journée. Ensemble, bavardant de choses et d’autres, nous avons siroté le poison blanc et sucré. Nous avons parlé de Benjamin Biolay, que nous avions vu en concert la veille, au Casino de Paris, d’Henry Miller, de Patrice-Flora Praxo, la compagne peintre d’Yves, d’Albert Cossery, l’Egyptien, qui lui avait offert trois de ses pochettes avant de mourir, du temps qui passe, de la Porsche de Serge Gainsbourg qu’il a revendue il y a deux ans, de l’impossibilité croissante de circuler en voiture à Paris, de mon dernier roman dont je lui ai confié le manuscrit, de l’amour, de l’écriture... En me remémorant cet après-midi, une phrase de Marcel Proust me revient, qu’Yves a placé en exergue de son roman « Les Eternelles », et que je vous livre : « Je suis arrivé à un âge où il faut prendre parti, décider une fois pour toutes qui on veut aimer, et qui on veut dédaigner, se tenir à ceux qu'on aime et, pour réparer le temps qu'on a gâché avec les autres, ne plus les quitter jusqu'à la mort. » Une phrase que nous devrions tous nous approprier pour enfin apprendre le discernement.

lundi 1 février 2010

Prochaines dédicaces

Je participe, dimanche 7 mars prochain, au salon du livre de Thourotte, dans l’Oise, à l’occasion du festival du livre qui, cette année, a pour thème « les femmes ». Ça se passera à l’espace Edouard Pinchon, de 10h à 12h30, puis de 14h à 18h.Gratuit et ouvert à tous.


Un mois de mars riche en déplacements, puisque dimanche 28 mars, je serai au 30e salon du livre de Paris, porte de Versailles. J'y dédicacerai, de 14 à 18 heures, mon roman "D'où vient Angela Küber ?"

vendredi 15 janvier 2010

Fernand Pelez

Fernand Pelez. 1843 -1913. Je l’ai découvert par hasard sur Internet. Un peintre que je ne connaissais pas jusqu’à aujourd’hui. Notez que ça ne veut rien dire, je n’y connais pas grand-chose en peinture… En tout cas, j’ai été ému par ses toiles. Pelez peignait la réalité de la vie, ce qu’il voyait dans les rues des villes. En général, cela n’était pas très reluisant. La misère. L’insupportable solitude de la misère. Observez ces deux toiles : dites-vous que plus d’un siècle a passé et que l’on peut encore voir ce genre de scènes sur nos trottoirs, même si par indifférence ou par simple habitude, on finit par ne plus percevoir les souffrants que l’on y croise… A découvrir également sur http://pelez.blogspot.com/