Certains édifient leur existence sur la malveillance, la manipulation et la haine. Fermés à toute émotion positive, ils rendent impossible l’entrée en eux de la compassion. Froids, calculateurs, ils sécrètent leur rancœur reptilienne comme un venin, font des procès à leurs voisins, procèdent au harcèlement moral et sexuel, démolissent leurs subordonnés, battent leur femme, dénoncent les juifs sous l’occupation nazie… Leur objectif semble être de faire de la vie des autres un enfer. Tous les moyens leur sont bons pourvu que la souffrance qu’ils induisent soit au rendez-vous. Par leur comportement, ils cherchent à fuir le vide en eux. Car il n’y a rien en eux : pas d’âme, pas de jouissance, pas de joie. On n’y trouve que l’organe comptable de leurs turpitudes, leur cerveau sec. Tout manque à leur existence, la vie elle-même. Ils abritent quelque chose en eux, cependant. Un désert. Celui où grésille l’exact envers de l’intelligence. Car l’intelligence ne va qu’avec le cœur. On peut apprendre une chose d’eux, une seule, qu’il faut retenir pour ne pas la reproduire, jamais : c’est la leçon d’obscurité qu’ils distillent. Capables de détruire des espoirs et de ruiner des vies, de mener leurs victimes au suicide, ils furent, dans d’autres temps, d’autres lieux, bâtisseurs de camps de concentration, de goulags et de salles de torture. Mais souvent, ils se contentent de quelques proies isolées, pour mieux s’en repaître. Ils sont partout, dans les familles, dans les entreprises et les administrations, ils s’insinuent et construisent sournoisement leurs toiles. Lentement, ils fabriquent leurs pièges psychologiques tout en observant leurs victimes. Les reconnaître, les voir venir de loin, c’est ce qui permet de les fuir avant qu’ils n’attaquent.
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