Des routes, des ruines, des carcasses de voitures. Le monde est en cendres. Plus rien ne vit. Un homme et son enfant sont peut-être les uniques survivants d’une tragédie dont on ne sait rien mais qui ressemble à une apocalypse nucléaire. Poussant sur l’asphalte défoncé un caddie de supermarché dans lequel sont entreposés les éléments de leur survie - nourriture avariée, couvertures et vêtements pourris - ils marchent dans les débris. Croisant des cadavres, déambulant dans les décombres du monde, ils se traînent, affamés, vers l’océan, à travers ce pays inconnu qui pourrait être n’importe quel pays industrialisé anéanti. Écumeur des vestiges, le père, à bout de souffle, presque mourant, cherche continuellement des conserves périmées pour les offrir en nourriture à son petit garçon. Un parcours lent, très lent. Très dur. La pluie, le vent, la neige, le froid lancinant, la nuit. La peur, surtout. La peur, toujours, partout. Pour survivre, il leur faut marcher, continuellement, pour trouver leur pitance. Ils rencontreront quelques " survivants " anthropophages, des humains rendus à l’état animal dans un univers en décomposition. Ils feront tout pour leur échapper, envisageant même la fuite ultime, le suicide. McCarthy, dans un style minimaliste, allie roman réaliste et récit philosophique : peu d’évènements, la simple description d’une inutile quête, d’une lente dérive et surtout le souffle pur de ce qui fait survivre, ce qui reste d’humanité quand tout manque, quand il n’y a plus rien : l’amour, l’espoir. Mais un espoir qui ne tient plus qu’à un fil dans un contexte désespérant.
La Route - Cormac McCarthy – Éditions de l’Olivier : le roman idéal pour passer dans un autre monde où les ombres sont plus vivantes que les hommes. Un chef d’œuvre.
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