vendredi 27 août 2010

La moindre des choses

D’après un sondage CSA, 53% des français estiment que l’Église n’est pas dans son rôle en critiquant la politique de harcèlement et d’expulsion des Roms menée par le gouvernement français. On se souvient en effet des récents propos du Pape à ce sujet : «Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C'est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue».

Mgr Christophe Dufour, archevêque d'Aix-en-Provence et d'Arles, a également déclaré, dans un communiqué, en réaction au démantèlement de camps illégaux de Roms et au rapatriement de plusieurs centaines d'entre eux vers la Roumanie et la Bulgarie : «Les discours sécuritaires qui peuvent laisser entendre qu'il y a des populations inférieures sont inacceptables».
Je ne suis pas catholique, et l’on ne peut donc m’accuser de prendre la défense de l’Église, mais j’estime qu’on ne peut pas à la fois la critiquer sur ses prises de position sur la politique sécuritaire du gouvernement et en même temps déplorer son insoutenable silence à l’époque pas si ancienne où l’état nazi éradiquait les juifs. Le Pape et les prêtres sont donc à mon sens tout à fait dans leur rôle quand ils prennent la défense des Roms en appelant au respect de la personne humaine.
C’est bien la moindre des choses qu’ils puissent faire.


La photo est empruntée à Éric Roset 

jeudi 26 août 2010

Mort d’un auteur populaire (Patrick Cauvin)

Patrick Cauvin est mort. C’est tombé il y a quelques jours et cette information m’a rempli de tristesse. L’auteur de « Nous allions vers les beaux jours » n’écrira plus et cela me peine vraiment.

Patrick Cauvin était un auteur populaire. Je veux dire un auteur qui écrivait de vraies histoires. Des histoires dans lesquelles déambulent de vraies personnes, qui nous ressemblent. Ces hommes et ces femmes dans ses romans sont ordinaires, ils perdent leur cheveux, leurs lunettes s’embuent parfois, ils se démènent avec leur quotidien… Ils vivent des vies ordinaires, jusqu’au moment où quelque chose survient, qui les catapulte dans l’inordinaire, là où sourdent des amours folles et inespérées. Je ne connaissais pas l’homme, seulement l’auteur, mais il me semble que les personnages, dans ses romans, lui ressemblent aussi. Ils sont en réalité toujours le même homme, un homme qui s’appelait Patrick Cauvin. Un homme qui s’observe dans un miroir après avoir endossé des vêtements qui, superbes et élégants sur le mannequin dans le magasin, se métamorphosent en fripes difformes dès qu’il les enfile.

Patrick Cauvin était un auteur populaire, en ce sens qu’il apportait du bonheur aux gens fatigués qui le lisaient le soir, après leur travail, dans l’inconfort d’une rame de métro ou à l’abri de leur chambre. Simplement du bonheur. Par ces histoires, il apportait de la joie dans l’ombre des jours. Et c’est infiniment plus important que tout autre chose. Les artistes devraient toujours être capables de faire cela, d’ouvrir leur regard sur les toutes petites choses, sur les gens d’ici, pour dire toute la noblesse qui apparaît dans leur apparente insignifiance, dans leurs heures précipitées et vides de sens.
Patrick Cauvin était un auteur populaire. Il aura passé des années à dire nos petites faiblesses, nos addictions, nos culpabilités, nos envies subites de nous saisir d’un flingue ou de nous enfuir ailleurs, loin, sur les traces de ses héros ordinaires et éreintés, de l’autre côté du monde ou du temps. Et toujours sur le ton léger d’un conteur d’histoires. De bonnes histoires.
Mots clefs : #Patrick Cauvin, #auteur, #mort

lundi 23 août 2010

De lumière et d’ombre

L’artiste est celui qui porte un regard décalé sur les choses et les êtres pour leur donner la vie et l’éclat qui leur font défaut dans la réalité souvent terne des jours. Les musiciens composent avec le souffle de l’air, la vibration des matières. Les écrivains composent avec de l’encre. De l’encre sombre. Les photographes écrivent quant à eux avec la lumière. Des éclats de lumière mêlés à l’ombre. Nicolas Robiquet est l’un de ces artistes qui savent extraire de l’émotion là où d’autres ne verraient que de la banalité.
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Mots clefs : #Nicolas Robiquet, #photographe, #photographie, #artiste