Yves m’a appelé ce dimanche 7 février, alors que nous marchions, Sabine et moi, sur les quais, au niveau du musée du Louvre. Il nous a donné rendez-vous à 15 h 45, à la Rhumerie, boulevard Saint-Germain. Il nous a conseillé de prendre du punch-coco, boisson selon lui la plus adaptée à cette heure de la journée. Ensemble, bavardant de choses et d’autres, nous avons siroté le poison blanc et sucré. Nous avons parlé de Benjamin Biolay, que nous avions vu en concert la veille, au Casino de Paris, d’Henry Miller, de Patrice-Flora Praxo, la compagne peintre d’Yves, d’Albert Cossery, l’Egyptien, qui lui avait offert trois de ses pochettes avant de mourir, du temps qui passe, de la Porsche de Serge Gainsbourg qu’il a revendue il y a deux ans, de l’impossibilité croissante de circuler en voiture à Paris, de mon dernier roman dont je lui ai confié le manuscrit, de l’amour, de l’écriture... En me remémorant cet après-midi, une phrase de Marcel Proust me revient, qu’Yves a placé en exergue de son roman « Les Eternelles », et que je vous livre : « Je suis arrivé à un âge où il faut prendre parti, décider une fois pour toutes qui on veut aimer, et qui on veut dédaigner, se tenir à ceux qu'on aime et, pour réparer le temps qu'on a gâché avec les autres, ne plus les quitter jusqu'à la mort. » Une phrase que nous devrions tous nous approprier pour enfin apprendre le discernement.
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