Jack London meurt à quarante ans, en 1916, d'une overdose de morphine, après une existence débordante d'action. De passion, aussi. Suicide ? Accident ? Yves Simon, qui a publié chez Mengès, en octobre dernier, une biographie de l’écrivain américain, « Jack London, le vagabond magnifique », semble opter pour la première assertion. « L’âge n’y est pour rien, la maladie n’y est pour rien. Il y a une fatigue de soi et c’est tout. Une fatigue de tout, de la gloire, des hommes, des femmes…. »
De treize à vingt-deux ans, Jack London, grand dévoreur de livres et gros buveur, se plongera, corps et âme, dans une période qu’Yves Simon décrit comme initiatique. Dix années de galères lors desquelles il vivra les expériences qui composeront le terreau de son œuvre future : alcoolique, voyou, pirate, voleur d’huitres, marin, ouvrier, clochard, étudiant, chercheur d'or en Alaska… Yves Simon s’attache à montrer que toutes ces aventures, parfois extrêmes, vont forger l'écrivain et le militant socialiste que l’on connait, qui a vécu au plus profond de ses tripes la genèse d'un ultralibéralisme sans humanité, aux antipodes de l’image du rêve américain. Car l’auteur de « L'Appel de la forêt » et de « Croc-Blanc » a également écrit des romans marxistes comme « Le Talon d'acier » et « Martin Eden ». Jack London est un personnage complexe, plein d’emportements et de tendresse, qui a écrit une œuvre considérable et foisonnante, et qui a voulu vivre intensément, au-delà de ses forces.
Le Vagabond magnifique est un très beau livre, bien documenté, joliment illustré, avec de superbes photographies. Un ouvrage indispensable pour ceux qui aiment Jack London.
« Jack London, le Vagabond magnifique », d’Yves Simon (Editions Mengés)
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