lundi 28 décembre 2009

Pour 2010

Dix années se sont écoulées depuis le symbolique basculement dans le nouveau siècle, dans le nouveau millénaire. Lorsque j’étais enfant, puis adolescent, dans les années 70, je fantasmais les années 2000. J’imaginais qu’elles seraient le reflet d’un monde en progrès, un monde où la science, alliée à la philosophie et à l’art, permettraient de faire de nos vies, sinon des œuvres d’art, pour le moins des existences exaltantes, aptes à faire naître tous les enthousiasmes, en nous et autour de nous. Un monde où les richesses auraient également pu être suffisamment partagées pour que plus personne ne reste au bord de la route.

Le monde de tous les possibles, en quelque sorte.

Un rêve ? Une illusion perdue, plutôt. Quarante années ont passé. « On voulait juste des jours meilleurs… » ou encore « You may say I’m a dreamer… », cela n’était rien que des chansons, en fin de compte. Et rien n’a réellement changé.

Bien sûr nous avons de superbes téléphones mobiles qui photographient, filment, naviguent sur Internet. Bien sûr nos ordinateurs personnels feraient pâlir d’envie les ingénieurs de la NASA des années 60. Bien sûr, nos automobiles sortent presque toutes de leur chaîne d’assemblage équipées de systèmes de climatisation et de navigation. Bien sûr nos téléviseurs captent plus de programmes que nous ne sommes capables d’en ingurgiter quotidiennement. Bien sûr, pour la plupart, nous possédons nombre de ces jouets pour grandes personnes… Nous travaillons pour les acquérir, nous collectionnons les crédits, nous nous privons parfois de l’essentiel pour obtenir ces leurres qui finalement ne nous offrent que d’éphémères plaisirs…

Mais qu’en est-il de ce monde de tous les possibles dont je rêvais enfant ? Qu’en est-il du bonheur puissant de faire en sorte de ressembler à celui que j’ambitionnais de devenir dans ce monde-là ?

Côté Français, les interdictions, les retours forcés dans leurs pays en guerre des exilés sans-papiers, les répressions, les grands discours sur l’insécurité, les débats sur l’identité française… ont pris le pas sur les libertés, la justice, la fraternité… « Et si d’un président à un autre président nous n’avons pas transformé notre façon de tendre la main, c’est qu’un autre président ne pouvait rien pour nous et qu’il n’était pas aussi important que cela qu’il ait changé... » Tout est dit, finalement, dans cette phrase d’Yves Simon. Et de l’autre côté de nos frontières, le monde a connu, ces dix dernières années, ses horreurs habituelles, ses ravages, ses tours effondrées, ses guerres fratricides, ses attentats, ses épidémies et autres affaissements économiques et financiers.

Pour 2010, je fais pourtant ce vœu : que vous osiez succomber à la fascination exercée par les quelques vraies pépites que vous trouverez peut-être sur vos routes. Que vous vous hasardiez à vous laisser séduire par des regards rencontrés, des sourires partagés, des mots prononcés pour vous, d’une infinie douceur… Et que vous tendiez la main pour les emporter avec vous, contre vous, en vous… Pour en faire des talismans intimes qui vous éclaireront longtemps, comme des étoiles inespérées dans la nuit.

Chutes

C'est à croire que nos existences sont régies par les chutes. Nous passons notre temps à tomber amoureux, à tomber malades, à tomber raides, à tomber en extase devant une sublime... chute de reins. Les femmes tombent enceintes. A la guerre, les hommes tombent comme des mouches. On dit qu'ils sont tombés pour la Patrie. Parfois, on tombe à pic, d'autres fois bien bas. Nos cheveux tombent, nos dents. Le brouillard tombe, ainsi que la nuit. D'autres fois, encore, on tombe sur un os et nos projets, alors, finissent par tomber à l'eau. Seul le jour se lève. Le soleil, aussi. Il ne tombe jamais. Il se contente de se coucher. Alors, peut-être qu'un matin, juste avant l'aurore, je laisserai tout tomber. Juste avant que la nuit ne s'achève.

Black is black

Un cliché pris par l'auteur Jean-Marc Demetz, lors d'une séance photos à Templemars : une photographe surprise en train de me photographier.
Photographier, éthymologiquement, signifie "écrire avec la lumière". Ici, c'est pourtant noir sur noir...

dimanche 27 décembre 2009

Escales hivernales 2009