vendredi 21 octobre 2011

Le cas Sneijder, de Jean-Paul Dubois (Editions de l'Olivier)

Paul Sneijder est un survivant. Le seul survivant d'un accident d'ascenseur qui a tué les quatre autres passagers de l'appareil, dont sa fille. Un survivant ne vit plus. Il survit. Et Paul Sneijder survit, en apesanteur au-dessus des gouffres qui président désormais à son existence. Il survit grâce à une idée fixe, une passion morbide : le soir, dans le bureau qu'il a aménagé chez lui, assis à proximité de l'urne qui contient les cendres de son enfant, il compulse toute la documentation qu'il peut trouver sur les ascenseurs et échafaude d'étranges théories. "Le cas Sneijder", de Jean-Paul Dubois, est un roman sur la verticalité de nos villes et sur le peu de place que nous y accorde notre société moderne. "Comment en sommes-nous arrivés, là ?", s'interroge Paul. Le nouveau roman de l'auteur d'"Une vie française" est bâti comme en équilibre sur des vides, en équilibre au bord de précipices : le vide des cages d'ascenseur ; les vides qui s'installent, inexorablement, entre un homme et sa femme, entre un homme et ses enfants ; le vide où nous mène le temps qui passe, lorsque ceux qu'on a réellement aimés sont partis. Magnifiquement écrit, le dernier Dubois est, malgré son humour désenchanté, empreint d'une extrême tristesse. Et d'une belle lucidité, aussi.
Mots clefs : #Jean-Paul Dubois;#Le cas Sneijder;#Editions l'Olivier 

jeudi 20 octobre 2011

Les Heures souterraines, de Delphine de Vigan

Les heures souterraines, ce sont les heures grises passées dans les trains de banlieue, sous la pluie, ce sont les heures grises passées dans les métros bondés et les embouteillages, ce sont les heures ternes et angoissées passées dans les bureaux, là où règnent les despotes du quotidien, les tyrans de la vie ordinaire. Ceux qui, en assénant violence psychologique et harcèlements permanents, creusent dans nos vies leurs tunnels de désespérance. Les Heures souterraines, c’est un roman très lucide sur la vie au travail, sur une société insensible aux singularités et aux solitudes, sur une société qui cherche, jour après jour, à nous écrêter de nos aspérités, à nous altérer. Un roman en forme d’interrogation sur le sens que l’on ne parvient plus à donner à nos heures salariées, sur le sens que l’on peine à donner à nos existences. Quel espace nous reste-t-il pour nous-mêmes, pour nos désirs, alors que tout nous abime, alors que tout nous rabaisse, nous qui rêvions de voir nos talents reconnus, nous qui rêvions d’une vie qui aurait fait la part belle aux enthousiasmes ? Le roman de ­Delphine de Vigan est comme un coup de fouet : il nous montre à quel point se creuse un peu plus chaque jour la différence entre ce que nous ambitionnions d’être et ce que la société nous intime de devenir.
Mots clefs : #Delphine de Vigan, #roman, #harcèlement, #heures souterraines, #travail, #solitude, #violence psychologique, #société insensible

jeudi 13 octobre 2011

Lire

"Ceux qui ne lisent jamais forment un peuple taciturne. Les objets leur tiennent lieu de mots : les voitures avec sièges en cuir quand il y a de l’argent, les bibelots sur les napperons quand il n’y en a pas. Dans la lecture, on quitte sa vie, on l’échange contre l’esprit du songe, la flamme du vent. Une vie sans lecture est une vie que l’on ne quitte jamais, une vie entassée, étouffée de tout ce qu’elle retient comme dans ces histoires du journal, quand on force les portes d’une maison envahie jusqu’au plafond par les ordures. "

Christian BOBIN

mardi 11 octobre 2011

6e fête du livre "escales hivernales"

La CCI Grand Lille accueille, samedi 10 décembre prochain, à partir de 10 h, la 6e Fête du Livre de Lille Escales hivernales, qui a su s’imposer en quelques années comme un événement littéraire attendu et incontournable de la région : rencontres et échanges entre les acteurs du monde du livre, le public et une cinquantaine d’auteurs.

>>En savoir plus







Mots clefs : #Lille;#fete du livre;#escales hivernales;#CCI Grand Lille