vendredi 2 octobre 2009

Un homme, de Philip Roth

Un homme… Unique, comme tout homme. Pluriel, car chacun peut y reconnaître ses propres fêlures, ses propres défaites. Ce roman, sans doute le plus touchant de Philip Roth, est l’histoire d’un homme face à lui-même, parvenu au terme de sa vie. Hanté par le spectre de la mort qui, plusieurs fois, l’a frôlé, il l’attend. Et se souvient. Trois mariages ratés, un frère qu’il aime mais qu’il jalouse pour sa bonne santé, deux fils qui le détestent parce qu’il a quitté leur mère, une fille qui l’adore et qu’il adore, d’autres femmes, maîtresses ou petites amoureuses… Elles sont les éternelles enfouies en lui. Observant son parcours jalonné d’extraordinaires banalités où s’emmêlent les amours, les déceptions, les maladies, les joies, les rêves brisés, la fugacité du bonheur, il médite sur notre impitoyable précarité. En fin de compte, c’est l’histoire d’un homme qui se dit qu’avec le temps, il s’est inexorablement éloigné de l’homme qu’il aurait voulu être. Un tragique testament ? Ne vous y trompez pas, il s’agit d’un livre plus léger que triste où sourdent d'enivrantes obsessions. « On aura beau tout savoir, tout manigancer, tout organiser, tout manipuler, penser à tout, le sexe nous déborde », a écrit Philip Roth dans un autre roman, La bête qui meurt. C’est aussi de cela dont il s’agit ici : de nos indispensables dérives.

Un homme – Philip Roth – éditions Gallimard - éditions Folio

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