Les heures souterraines, ce sont les heures grises passées dans les trains de banlieue, sous la pluie, ce sont les heures grises passées dans les métros bondés et les embouteillages, ce sont les heures ternes et angoissées passées dans les bureaux, là où règnent les despotes du quotidien, les tyrans de la vie ordinaire. Ceux qui, en assénant violence psychologique et harcèlements permanents, creusent dans nos vies leurs tunnels de désespérance. Les Heures souterraines, c’est un roman très lucide sur la vie au travail, sur une société insensible aux singularités et aux solitudes, sur une société qui cherche, jour après jour, à nous écrêter de nos aspérités, à nous altérer. Un roman en forme d’interrogation sur le sens que l’on ne parvient plus à donner à nos heures salariées, sur le sens que l’on peine à donner à nos existences. Quel espace nous reste-t-il pour nous-mêmes, pour nos désirs, alors que tout nous abime, alors que tout nous rabaisse, nous qui rêvions de voir nos talents reconnus, nous qui rêvions d’une vie qui aurait fait la part belle aux enthousiasmes ? Le roman de Delphine de Vigan est comme un coup de fouet : il nous montre à quel point se creuse un peu plus chaque jour la différence entre ce que nous ambitionnions d’être et ce que la société nous intime de devenir.
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