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Mots clefs : #Villa Marguerite Yourcenar, #Marguerite Yourcenar, #concours d'écriture, #concours de nouvelles, #coeur de polar, #polar
Je poste sur ce blog des informations relatives à mon activité d'auteur et à mon actualité. Quelques chroniques, aussi. Vous pouvez réagir aux articles publiés et me dire ce que vous pensez de mes romans.
La Maison Folie Wazemmes, site culturel lillois d’exception, accueille, les 11 et 12 décembre 2010, la Fête du Livre de Lille Escales hivernales, qui a su s’imposer en quelques années comme un événement littéraire attendu et incontournable de la région : rencontres et échanges entre les acteurs du monde du livre, le public et une cinquantaine d’auteurs.
Faites un tour dans le grenier à livres : un blog foisonnant sur la littérature, la BD, le monde littéraire, les librairies d’ici et d’ailleurs… N’hésitez pas à vous y perdre mais vous risquez d’y passer plusieurs heures. >> Visiter le grenier
Dire les éblouissements, les frôlements d’âme et de peau… Chercheur de mots, je traque inlassablement, pour le décrire, l’essentiel. Cet essentiel invisible qui fait que nous existons autrement que comme des numéros, cet essentiel qui nous rend reconnaissables et émouvants : nos dérives, nos aspérités, nos espoirs, nos doutes, nos tristesses, nos colères et nos faiblesses. Je n’ai que cette ambition, et elle est démesurée : saisir l’insaisissable, collecter les traces infimes que nous laissons de nos passages ici ou là, les indices ténus de nos rêves esquintés, de nos émois enfuis, de nos amours envolées. En faire des romans. Il y a des murs, autour de chacun de nous, qui nous enferment et nous isolent. Je ne cherche pas à les détruire, comment ferais-je ? Je ne fais qu’observer, à travers les interstices entre les briques, nos vains efforts pour les fracasser. Je contemple nos combats perdus pour les écrire. Pour dire toute cette fatigue, tout ce courage qu’il nous faut pour traverser nos vies. J’essaie. Et parfois, je n’en ai plus, de ce courage, plus une once, plus un atome. Parce que je me dis que cette quête est peut-être illusoire, que le monde est plus fort que nos pauvres mots. Ce monde où seuls comptent les chiffres de l’économie et de la finance, qui nous réduisent à de tristes statistiques.
Certains édifient leur existence sur la malveillance, la manipulation et la haine. Fermés à toute émotion positive, ils rendent impossible l’entrée en eux de la compassion. Froids, calculateurs, ils sécrètent leur rancœur reptilienne comme un venin, font des procès à leurs voisins, procèdent au harcèlement moral et sexuel, démolissent leurs subordonnés, battent leur femme, dénoncent les juifs sous l’occupation nazie… Leur objectif semble être de faire de la vie des autres un enfer. Tous les moyens leur sont bons pourvu que la souffrance qu’ils induisent soit au rendez-vous. Par leur comportement, ils cherchent à fuir le vide en eux. Car il n’y a rien en eux : pas d’âme, pas de jouissance, pas de joie. On n’y trouve que l’organe comptable de leurs turpitudes, leur cerveau sec. Tout manque à leur existence, la vie elle-même. Ils abritent quelque chose en eux, cependant. Un désert. Celui où grésille l’exact envers de l’intelligence. Car l’intelligence ne va qu’avec le cœur. On peut apprendre une chose d’eux, une seule, qu’il faut retenir pour ne pas la reproduire, jamais : c’est la leçon d’obscurité qu’ils distillent. Capables de détruire des espoirs et de ruiner des vies, de mener leurs victimes au suicide, ils furent, dans d’autres temps, d’autres lieux, bâtisseurs de camps de concentration, de goulags et de salles de torture. Mais souvent, ils se contentent de quelques proies isolées, pour mieux s’en repaître. Ils sont partout, dans les familles, dans les entreprises et les administrations, ils s’insinuent et construisent sournoisement leurs toiles. Lentement, ils fabriquent leurs pièges psychologiques tout en observant leurs victimes. Les reconnaître, les voir venir de loin, c’est ce qui permet de les fuir avant qu’ils n’attaquent.
Un blog à découvrir, celui de Jean-Marc Bellot, dont voici les termes de l'entête :
D’après un sondage CSA, 53% des français estiment que l’Église n’est pas dans son rôle en critiquant la politique de harcèlement et d’expulsion des Roms menée par le gouvernement français. On se souvient en effet des récents propos du Pape à ce sujet : «Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C'est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue».
Patrick Cauvin est mort. C’est tombé il y a quelques jours et cette information m’a rempli de tristesse. L’auteur de « Nous allions vers les beaux jours » n’écrira plus et cela me peine vraiment.
Prix Goncourt 2008, Syngué Sabour (qui est paru en format de poche chez Folio), d’Atiq Rahimi, est un roman bouleversant et tragique sur la souffrance de femmes rendues muettes par la peur des hommes et le poids séculaire de la tradition et de la religion. « Syngué sabour » signifie « pierre de patience ». Dans la mythologie perse, la pierre de patience est un objet magique auquel on révèle ses souffrances et ses peines, auquel on livre tout ce qui est impossible de dire aux gens. La pierre, silencieuse et patiente dans son immobilité minérale, écoute, ingère tous les mots, toutes les confidences. Le jour où, saturée de secrets, elle éclate, ce jour-là on est délivré. Syngué Sabour est un roman sur les mots jamais prononcés, les mots trop longtemps enfouis en soi. Une femme afghane veille son mari mourant et inconscient, égrène un chapelet tout en psalmodiant les noms de Dieu, un Coran à proximité. « Al-Qahhâr, Al-Wahhâb… » En fond sonore, l’enfer quotidien de la guerre, le tonnerre de bombardements, de balles, d’hommes qui se battent. Son mari agonisant devient progressivement sa « pierre de patience » : elle lui avoue peu à peu regrets et rancœurs, lui reproche son enfermement et la violence qu'il a parfois eue à son égard… Elle lui parle d’amour, aussi. A lire absolument si on aime les femmes et l’espoir de liberté qu’elles peuvent incarner.
A lire, sur le site PolarMania, un article sur mon roman "D'où vient Angela Küber ?". Merci à son auteur...
A la recherche de tout ce que l’on a perdu.
À l'occasion du 30e anniversaire de l'élection de Marguerite Yourcenar à l'Académie française, le 12e Festival littéraire Par Monts et Par Mots célébrera en juin prochain « l'écriture au féminin » sous le titre Féminin singulier. Cet événement propose des spectacles, des lectures, des débats, des rencontres, des ateliers, ou encore des promenades littéraires. C'est également l'occasion de rencontrer les écrivains en résidence, mais aussi des acteurs, des photographes. Cette année, les femmes seront mises à l'honneur et de nombreuses écrivaines participeront au Festival : Annie Ernaux, Régine Desforges, Susie Morgenstern, Michèle Lesbre, Florence Noiville, Silvia Baron Supervielle, Pascale Fonteneau, Eugénia Almeida, Minna Sif, Annie Degroote… Amélie Nothomb est la marraine officielle de cette douzième édition.
Ci-après un article d’Yves Simon, paru dans le Monde du 12 mai. Voilà ce qu’on aimerait entendre de nos politiciens au sujet du port de la Burqa : qu’ils valorisent l’aspect sacré du visage plutôt que de néantiser la personne humaine qui le cache.
Fadela Amara, secrétaire d’état à la politique de la ville, a tenu, le 23 avril dernier sur France Inter, des propos très durs envers les femmes qui portent la burqa : « Vous ne verrez jamais ces femmes devenir pilote d’avion, ni institutrice, ni médecin, ni rien… ».
Englués dans nos conventions, moulés dans nos étroitesses d’esprit, modelés par nos réflexes conditionnés, nous peinons à comprendre que l’essentiel de la vie réside dans des choses aussi simples et vivifiantes que l’amour, la musique, la littérature, la poésie, les sourires prodigués, les échanges d’émotions, la liberté… La primordialité du travail et de l’argent, imposés comme socle social, avec leur cortège de règles non consenties, de morale débilitante forgée sur la foi non moins déprimante en la loi du marché, tout cela ne fait que nous dévier de ce qui pourrait prédominer dans nos vies pour les rendre exaltantes. La majeure partie de nos activités n’est en réalité qu’une désolante perte de temps qui nous ravit notre droit à vivre, à aimer, à réfléchir, à nous extasier et à jouir des heures qui nous sont inexorablement comptées. Certains sont nés avec suffisamment de vent dans la tête pour être en mesure d’inventer leur vie conformément à leurs rêves. D’autres mettent des années pour parvenir à la lucidité. Mais nombreux sont ceux qui ne l’entreverront même jamais. Ceux-là, dont les pâles désirs sont déjà, dès leur jeunesse, ceux qu’ils nourriront vieillards, ressemblent au désastre de leur existence.
Est-ce vraiment lui ? Est-ce un faux ? L’apparition récente de cette photographie inédite d’Arthur Rimbaud m’a tout naturellement amené à me souvenir d’un de mes romans non publiés, « Lignes de fuite », dans lequel je fais survivre le poète. En voici quelques lignes :
Jack London meurt à quarante ans, en 1916, d'une overdose de morphine, après une existence débordante d'action. De passion, aussi. Suicide ? Accident ? Yves Simon, qui a publié chez Mengès, en octobre dernier, une biographie de l’écrivain américain, « Jack London, le vagabond magnifique », semble opter pour la première assertion. « L’âge n’y est pour rien, la maladie n’y est pour rien. Il y a une fatigue de soi et c’est tout. Une fatigue de tout, de la gloire, des hommes, des femmes…. »
« Tristesse : la fatigue qui entre dans l’âme – Fatigue : la tristesse qui entre dans la chair. » (Christian Bobin)
Je suis sidéré par cette croyance, exacerbée par les politiques, par notre système éducatif, que nous sommes sur cette Terre pour travailler, pour consommer et au final rendre des comptes sur nos comportements, fussent-ils les plus intimes. Je ne sais pas si les gens comprendront un jour à quel point ils sont leurrés, à quel point on les bombarde quotidiennement de messages et d’images propres à les rendre tout lisses, tout obéissants, privés de leurs fantaisies et de leurs singularités, des messages et des images d’où s’absentent toute poésie, toute douceur de vivre, toute beauté. Je ne sais pas si les gens comprendront un jour à quel point il est urgent d’entrer en résistance, pour vivre autrement que comme des fantômes dont on n’attend que la capacité productive, que la capacité consommatrice, tant qu’elles sont là. Qu’il est urgent d’inverser le mouvement, pour ne plus se lever chaque matin avec l’angoisse au ventre, mêlée à toutes les fatigues accumulées. Qu’il est urgent de proclamer : « je ne suis plus heureux, je meurs jour après jour de trop d’exigences, de tous vos caprices, je refuse désormais de vous accompagner dans votre folie. Je veux vivre, vivre vraiment, avant de n’être plus qu’une ombre dans le paysage en ruines de mes rêves piétinés».

J’ai eu la chance, vendredi 5 mars, d’être invité, avec Sabine, à la soirée inaugurale de l’année Yourcenar, organisée à l’auditorium du Palais des Beaux-arts de Lille, par la Villa Marguerite Yourcenar, à l’occasion du 30e anniversaire de l’élection de la romancière à l’Académie française. Des gens, un politicien et quelques écrivains, ont parlé d’elle et de son œuvre, dans des micros, autour d’une table ronde. Yves Simon a interprété en direct et seul avec sa guitare, « Marguerite », une chanson qu’il a écrite en mémoire de l’Académicienne et qui figure dans son dernier album, Rumeurs. Jean d’Ormesson n’était pas présent, dommage, j’aurais aimé lui serrer la main. J’ai échangé quelques mots sur Maxence Van der Meersch avec l’auteur de Maria Vandamme, Jacques Duquesne. J’ai vaguement croisé Michel Quint, de loin. Mais nous avons surtout eu l’indicible plaisir de discuter pendant toute la soirée avec Yves, en buvant du champagne et en évoquant nos projets d’écriture, en cours ou à venir. Musique, bulles, sourires et émotions partagées, nous nous souviendrons longtemps de ces quelques heures singulières et belles.
Yves m’a appelé ce dimanche 7 février, alors que nous marchions, Sabine et moi, sur les quais, au niveau du musée du Louvre. Il nous a donné rendez-vous à 15 h 45, à la Rhumerie, boulevard Saint-Germain. Il nous a conseillé de prendre du punch-coco, boisson selon lui la plus adaptée à cette heure de la journée. Ensemble, bavardant de choses et d’autres, nous avons siroté le poison blanc et sucré. Nous avons parlé de Benjamin Biolay, que nous avions vu en concert la veille, au Casino de Paris, d’Henry Miller, de Patrice-Flora Praxo, la compagne peintre d’Yves, d’Albert Cossery, l’Egyptien, qui lui avait offert trois de ses pochettes avant de mourir, du temps qui passe, de la Porsche de Serge Gainsbourg qu’il a revendue il y a deux ans, de l’impossibilité croissante de circuler en voiture à Paris, de mon dernier roman dont je lui ai confié le manuscrit, de l’amour, de l’écriture... En me remémorant cet après-midi, une phrase de Marcel Proust me revient, qu’Yves a placé en exergue de son roman « Les Eternelles », et que je vous livre : « Je suis arrivé à un âge où il faut prendre parti, décider une fois pour toutes qui on veut aimer, et qui on veut dédaigner, se tenir à ceux qu'on aime et, pour réparer le temps qu'on a gâché avec les autres, ne plus les quitter jusqu'à la mort. » Une phrase que nous devrions tous nous approprier pour enfin apprendre le discernement.
Fernand Pelez. 1843 -1913. Je l’ai découvert par hasard sur Internet. Un peintre que je ne connaissais pas jusqu’à aujourd’hui. Notez que ça ne veut rien dire, je n’y connais pas grand-chose en peinture… En tout cas, j’ai été ému par ses toiles. Pelez
peignait la réalité de la vie, ce qu’il voyait dans les rues des villes. En général, cela n’était pas très reluisant. La misère. L’insupportable solitude de la misère. Observez ces deux toiles : dites-vous que plus d’un siècle a passé et que l’on peut encore voir ce genre de scènes sur nos trottoirs, même si par indifférence ou par simple habitude, on finit par ne plus percevoir les souffrants que l’on y croise… A découvrir également sur http://pelez.blogspot.com/